Dans le cadre du Groupe de Travail Dermato, l’URPS MK ARA lance, en partenariat avec le Centre Léon Bérard, une expérimentation innovante. Cette expérimentation vise à évaluer la pertinence de l’implication des kinés dans la détection opportuniste des cancers de la peau en s’appuyant sur la téléexpertise.
L’ARS ARA soutient cette expérimentation dans le cadre de son appel à projet « Déploiement de la téléexpertise dans la région Auvergne Rhône-Alpes« .
Les enjeux d’un dépistage précoce
Les cancers de la peau, en particulier le mélanome, constituent un problème de santé publique majeur. Il s’agit du cancer dont le nombre de nouveaux cas annuels augmente le plus (10% par an depuis 50 ans). Parallèlement, la démographie des dermatologues est en baisse constante depuis 2007.
Pourtant, la détection précoce des cancers de la peau, en particulier des mélanomes est cruciale.
En effet, le taux de guérison est beaucoup plus élevé lorsque le mélanome est détecté à un stade superficiel de la peau. De plus, son traitement est moins invasif et moins couteux.
À un stade avancé, il peut nécessiter des traitements lourds, tels que l’immunothérapie, des thérapies ciblées, avec des effets secondaires plus importants et parfois définitifs. Une détection précoce du mélanome améliore donc la qualité de vie du patient et surtout ses chances de guérison.
Le mélanome présente un fort potentiel métastatique. Une détection précoce permet donc de limiter le risque de propagation du cancer à d’autres organes.
Les kinés : sentinelles dans la détection précoce des cancers de la peau
Les kinés ont l’occasion d’examiner, lors de leurs consultations, des zones de la peau qui peuvent ne pas être visibles pour d’autres professionnels de santé ou pour le patient lui-même. Ainsi, en cas de doute sur une lésion cutanée, ils doivent pouvoir orienter le patient vers un avis spécialisé.
Dépuis février 2024, l’avenant 7 de la convention nationale des masseurs-kinésithérapeutes a introduit l’accès à la télé-expertise dans la profession.
Les kinésithérapeutes sensibilisés aux problématiques des cancers de la peau peuvent ainsi demander un avis via les réseaux de télémédecine en cas de doute sur une lésion.
Comment se déroule l’expérimentation ?
Étape 1 : Inscription et recrutement
Les kinésithérapeutes libéraux de la région Auvergne Rhône-Alpes sont invités à s’inscrire pour participer à l’expérimentation et suivre la formation en ligne. Parmi les inscrits, 30 kinés seront retenus pour l’expérimentation.
Les kinés non retenus peuvent tout de même accéder à la formation en ligne.
Les recrutements sont dès à présent ouverts !
Je souhaite participer !Étape 2 : Formation en ligne
Proposée par le Centre Léon Bérard, cette formation vise à sensibiliser les kinésithérapeutes aux enjeux des cancers cutanés et l’importance de leur détection précoce.
Au travers de vidéos pédagogiques, les kinés se forment au repérage de lésions suspectes. Des cas cliniques, à réaliser quotidiennement pendant 1 mois (2 à 3 minutes par jour), viennent consolider les apprentissages. Un QCM permet ensuite d’évaluer les connaissances acquises.
Étape 3 : Lancement de l’expérimentation
L’URPS MK ARA équipe les 30 kinés expérimentateurs d’un dermatoscope. Ces derniers sont alors invités a effectuer des détections opportunistes lors de consultations kiné. En cas de doute, ils transmettent la photographie de la lésion prise via le dermatoscope au réseau de téléexpertise du CLB. Le dermatologue requis fera alors le tri entre les patients à recevoir en consultation dédiée et ceux à rassurer.
Le dermatoscope peut être utilisé par les différents kinés d’un cabinet de groupe (sous réserve que la formation soit validée).
Les kinés expérimentateurs sont rémunérés 10€ pour chaque acte de téléexpertise, dans la limite de 2 téléexpertises par an et par patient (lettre clé RQD de l’avenant 7).
M’inscrire à l’expérimentation
Étape 4 : Analyse et perspectives
À l’issue de l’expérimentation, le GT Dermato et le Centre Léon Bérard étudieront les retours des kinés à partir d’indicateurs précis tels que :
- Le niveau de compétence des professionnels formés
- L’intérêt de santé publique en quantifiant le nombre de cancers détectés
- La charge de travail supplémentaire pour les professionnels en charge d’analyser les demandes de téléexpertise
L’objectif ? Répondre à un enjeu de santé publique majeur en proposant un dispositif efficace entre kinés et dermatologues permettant de faciliter la détection précoce des cancers de la peau et le déployer sur le territoire.
Inscrivez vous dès maintenant pour participer à la formation et prétendre à rejoindre l’expérimentation.
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